Avez-vous déjà vu une architecte d’intérieur se vanter de ses erreurs ?
C’est Violaine, du blog renoveuse-astucieuse.com, qui m’a récemment demandé d’écrire un article sur le thème « Ma pire erreur en immobilier » pour participer à un « évènement inter-blogueurs »
J’avoue que le thème me plaisait bien.
J’ai eu quelques regrets, mais pointer le pire n’est pas facile. Je suis aussi de ceux qui croient que l’on apprend toujours de ses erreurs… mais que si l’on peut apprendre des erreurs des autres, pour éviter de les refaire… c’est quand même mieux !
Voici donc une liste, non exhaustive, des expériences acides qui ont pourtant contribué à faire de moi, l’architecte d’intérieur que je suis aujourd’hui.
Je compte sur vous pour m’indiquer à la fin de cet article, quelles sont celles que vous avez vous aussi commises… et quels enseignements en avez-vous tirés !
1. Être locataire des pires appartements, ma première erreur d’architecte d’intérieur
Erreurs normales de jeunesse, ou marché incapable de m’offrir un logement digne de ce nom ?
Il y a eu la minuscule chambre de bonne en RDC avec le lit calé contre le radiateur cassé et bloqué à fond (« mais on ne peut rien faire avant le printemps ! »). Chambre qui avait été soigneusement décorée par son propriétaire, avec… des reproductions encadrées de peintures, représentant des clowns qui jouaient du violon en pleurant (Mais WHY ????)
Il y a eu le « T1 bis » avec sa micro-kitchenette, son poteau au milieu du salon, sa chambre dont les dimensions permettaient à peine de jeter un matelas au sol, sans place prévue pour le rangement des habits. Mais surtout sa moquette immonde dont la plus ancienne des tâches datait de plusieurs dizaines d’années. Sans parler de la salle de bain avec sa colonne d’aération naturelle, par laquelle remontaient systématiquement les odeurs de cigare du voisin du premier, pour les plaquer éternellement sur mes serviettes propres.
Il y a eu l’autre « T1/T2 » dont « l’espace nuit » était en alcôve. En RDC, à côté du vide ordure infesté par les cafards. Meublé avec les pires horreurs indatables. Ce n’est qu’à ma 3e plainte d’odeur de gaz que l’agence immobilière constata que le tuyau de raccordement de la gazinière était périmé depuis… vingt ans ! et donc totalement poreux. (depuis, on ne fait plus de tels tuyaux « périssables »)
Puis il y a eu le dernier RDC de ma vie, au carrelage glacé au-dessus du vide sanitaire. Tapissé avec un ensemble de chutes d’invendus de papier peint. De toute beauté, donc. La salle de bain, tout comme l’ensemble de l’appartement, avait été refaite n’importe comment. Celle du propriétaire du dessus, aussi. Ce dernier ignorait la différence entre une colonne d’eaux vannes et une colonne d’eaux usées. Autrement dit, il raccorda ses toilettes sur la vieille gaine d’évacuation destinée à recevoir les eaux usées de douche, lavabo, ou lave-linge. Évacuation qui, avec les années, avait vu son diamètre rétrécir grâce aux dépôts de calcaire. Arriva ce qui devait arriver : bien installée sous la douche, j’ai pu un beau matin, constater les eaux noires des toilettes du voisin supérieur qui refoulaient à mes pieds ! [cri d’horreur]
J’ai failli oublier de parler du premier toit loué par mon amoureux — qui allait plus tard devenir mon mari, malgré cet épisode tragique… Un appartement divisé en 2 illégalement. Nous occupions malheureusement la partie qui n’avait pas de colonnes Eaux Vannes (évacuation des toilettes). Qu’à cela ne tienne s’était dit le proprio ! Un magnifique sanibroyeur et le tour est joué, on peut raccorder les toilettes sur les Eaux Usées de la cuisine ! … Jusqu’au jour dramatique où un tampon hygiénique vint casser le moteur des toilettes. Week-end romantique en vue !
Dans tous ces appartements, j’ai pu apprécier le « jemenfoutisme » total des propriétaires quant au bien-être de leurs locataires. Entre les meubles ringards, impratiques, et branlants, l’absence totale de bon goût, de bon sens, ou de confort ne serait-ce que thermique… « Paie ton loyer, ou casse-toi ». Voilà. Et bien, vous savez quoi ? Je me suis cassée.
Et lorsque je regarde le marché de la location aujourd’hui, même si je peux voir que les mœurs ont un peu évolué parce que le marché est un peu plus tendu… il n’y a pas photo : un appartement bien pensé, c’est un appartement qui n’a aucune vacance locative, tout en étant loué plus cher que les autres. Comme celui de mon élève Charline, qui après avoir suivi la formation Méthodologie HOME pour la rénovation de son T2 à Grenoble, loue aujourd’hui DEUX FOIS PLUS CHER que le propriétaire du même appartement à l’étage en dessous (oui, vous avez bien lu : 2X). Et pourtant, les candidats se sont bousculés dès qu’elle a mis son annonce en ligne !
Petit bonus : nous avons choisi la location pour nos 2 derniers logements (avant et après notre tour du monde)… mais après avoir effectué une prestation d’optimisation d’espace 😊 (opération gagnant-gagnant, pour les propriétaires et les locataires 😉).
2. Choisir la mauvaise voie (pour finalement devenir architecte d’intérieur)
J’ai eu du mal à la trouver celle-là. J’ai quand même passé 7 années à l’École des Beaux-Arts (incluant 1 année de prépa et 2x5e année).
7 années à vouloir être artiste-plasticienne, pour réaliser le jour du diplôme que ce monde n’était pas le mien et que je ne voudrais plus jamais en être.
L’agencement intérieur me plaisait, je voulais apprendre Autocad, je me suis inscrite à une formation en cours du soir pour devenir Dessinateur Projeteur en béton armé. Ouarf ! Quand j’y pense, j’en ris encore. Après 4 mois à me torturer le cerveau avec des théorèmes scientifiques très loin de mon niveau en mathématiques, j’ai foncé sur l’opportunité de devenir l’assistante d’un décorateur.
Finalement, ce n’est qu’en travaillant avec des décorateurs, architectes d’intérieur et cuisinistes, que j’ai appris le métier.
Même l’école d’architecture d’intérieur, que j’ai intégré des années plus tard, n’aurait pas fait de moi ce que je suis aujourd’hui sans toutes ces années à errer.
C’est justement ce qui m’a poussé à créer l’École HOME. Pour pouvoir éviter à d’autres de passer par les mêmes années d’errance, en choisissant la formule express de la voie de l’Expérience Pratique.
Aider des « gens » à concrétiser leurs rêves : j’ai, je crois, le plus beau métier du monde.
Ci-dessus : Avant-Projet Sommaire de Chloé, élève de l’École HOME.
3. Croire que je pourrais percer dans la décoration en étant salariée
Hahaha ! Pardon, rien que ce sous-titre me fait rire.
J’ai d’abord été embauchée chez la prestigieuse enseigne Zuber : des tissus et papiers peints de toute beauté, de manufacture française. Comptez un budget minimum de 3000 € pour une paire de rideaux. Bon par contre pour mon salaire, on prend les ciseaux de couture et l’on taille un grand coup…
Après m’avoir fait miroiter de potentiels postes de directrice de showroom à New York ou à Barcelone, je me suis finalement fait « remercier ». Il faut dire que je ne m’entendais pas du tout avec l’odieux directeur du magasin. Et que tenir l’agenda du grand décorateur en Chef ou être l’ombre de son ombre en dessinant des projets que lui allait présenter… ne me plaisait pas tant que ça.
Mon expérience suivante chez de grandes marques de cuisines et agencements sur mesure a été extrêmement formatrice. J’ai là aussi, eu un patron qui m’a promis un poste de directrice commerciale pour son prochain magasin prestigieux qu’il allait ouvrir incessamment sous peu… jusqu’à ce que je réalise que sa pitoyable gestion l’empêcherait à jamais d’ouvrir un deuxième magasin, et que je n’aurais jamais plus envie de travailler pour lui, aux horaires que LUI décidait, avec les clients qui étaient les siens, les produits et les techniciens que LUI choisissait. Pour un salaire horaire approchant le SMIC, et des centaines d’heures supplémentaires jamais payées. Sans compter l’emploi du temps tellement chargé qu’il ne me permettait absolument pas de développer à côté, une activité personnelle.
La vérité c’est que dans ce métier, soit on travaille à son compte — et l’on a la possibilité de choisir ses clients, de travailler sur des projets sympas, de choisir comment et quand on veut travailler, et à quels tarifs… soit on travaille pour quelqu’un d’autre, pour un petit salaire et un travail ingrat. Avec des horaires atroces.
En travaillant pour un décorateur/architecte d’intérieur, ce dernier gardera la partie créative, et vous laissera faire toute la partie « coulisses », beaucoup moins marrante.
En travaillant pour un cuisiniste/agenceur, vous serez amenés à concevoir des centaines de plans pour des clients qui iront acheter chez le voisin. Dommage, quand on est payé à la commission seulement ! Dommage aussi que la satisfaction de vos clients soit tributaire de la qualité de travail de toute une série de maillons que vous ne pouvez pas maîtriser : la fabrication en usine, l’emballage, la livraison, la pose, et les boulettes du responsable technique.
4. Mal conseiller mes clients, faute d’expérience en optimisation d’espace
Quand j’ai démarré dans le métier de cuisiniste, j’ai eu droit à 3 semaines de formation théorique avant d’être lâchée « dans la jungle ». Je m’estime chanceuse, certains n’ont même pas ces 3 semaines.
N’empêche que je me souviendrai toujours de cette toute première cliente qui pleurait, une fois sa cuisine posée. Parce que je lui avais suggéré de supprimer l’extraction (mal placée) de sa hotte et de mettre une hotte à recyclage. Ça m’arrangeait, moi, en tant que conceptrice-commerciale. Je m’étais contentée de répéter ce qu’on m’avait dit : « une hotte aspirante “en recyclage”, c’est aussi efficace qu’une extraction » (pour les novices : en recyclage, l’air ressort dans la pièce après avoir été filtré, en extraction, l’air est évacué dehors). En réalité, ça peut être vrai dans certains cas, mais dans le sien, ça ne l’était pas. Je lui avais en plus vendu une hotte « standard », et elle avait nettement vu la différence.
« C’était mieux avant ». Je me suis juré que plus jamais on ne me redirait cette terrible phrase.
« On apprend de ses erreurs, même dans ce métier », a commenté un architecte d’intérieur récemment, sous un de mes articles.
Non. Je ne pouvais pas me résigner à ça. Par respect pour mes clients : ce seraient eux qui paieraient MES erreurs, pendant des années, et l’on trouverait ça normal ? Pas moi.
Je me suis attachée à décupler mon apprentissage, en allant chez tous mes clients, en les questionnant, en me questionnant, en m’abonnant à tous les magazines abordant les sujets des travaux de rénovation, en lisant sur tous les sujets périphériques à l’agencement d’espace, en étudiant mon mode de vie, ceux des autres, en observant les humains autant que les maisons. Sous toutes les coutures.
Et aujourd’hui encore, je n’hésite pas à poser des dizaines de questions aux habitants qui me confient leur projet, tout comme aux artisans qui travaillent sur mes chantiers. Parce que je ne prétends pas tout connaître. Et que j’estime qu’un chantier réussi, cela commence avant tout, par une discussion réussie.
Ce « décuplage d’apprentissage », je l’ai aussi voulu dans la formation Méthodologie HOME : c’est la raison pour laquelle j’insiste pour que les projets de chacun soient visibles par tous les membres. Ainsi, on ne se contente pas de sa propre expérience pratique sur 1 chantier, mais on peut suivre des dizaines d’autres projets avec des dizaines de problématiques différentes.
5. Mal négocier mon tout premier achat immobilier
Il faut dire qu’avant de signer enfin mon premier compromis de vente, j’avais déjà fait pas moins de HUIT offres sur d’autres appartements. HUIT appartements dans lesquels je m’étais projetée, et qui avaient finalement été vendus à d’autres, qui avaient fait une offre légèrement supérieure. Alors celui-là, je ne voulais pas le rater. Au bout de 5 minutes, j’ai dit que je l’achetais au prix annoncé.
Je n’ai jamais regretté cet achat, que j’ai superbement revendu 5 ans plus tard. N’empêche que, sans léser le vendeur, j’aurais pu, si je les avais connues avant, utiliser quelques astuces pour faire baisser les commissions d’agence ou les frais chez le notaire, ou encore garder mon apport pour mes achats au lieu de le donner en garantie dès la signature du compromis « comme le veut l’usage ».
6. Rater mon premier projet d’aménagement personnel, par manque d’anticipation
Nous étions un couple avec un enfant de 2 ans et demi à notre arrivée, et, lors de l’étude de mon plan de rénovation, à aucun moment je n’ai envisagé la venue de sa petite sœur 2 ans et demi plus tard. Je ne me suis pas posé les bonnes questions. J’ai raté la première version de ma salle de bains. J’ai choisi le mitigeur et l’évier de ma cuisine uniquement pour leur design, sans tenir compte de leur absence totale d’ergonomie. Rien n’était accessible à mes enfants. Heureusement, entre temps, j’ai appris comment on optimise un espace, et comment on se pose les bonnes questions. J’ai corrigé toutes mes erreurs, sans déménager. Et nous avons été heureux à 4, dans 58 m². Puis nous avons vendu ce logement optimisé avec une superbe plus-value, et nous avons vécu les 2 douces folies suivantes : vivre à 4 dans 25 m², et partir faire un tour du monde d’un an en famille.
N.B. : c’est pour vous éviter de faire les mêmes erreurs que moi, en vous posant les bonnes questions, que j’ai créé le GUIDE DES 10 QUESTIONS A SE POSER POUR RÉUSSIR SON CHANTIER. Téléchargez-le ici, il est gratuit !
7. Voir l’or qui sommeille dans un habitat « invendable », et ne rien faire
Quand j’y pense, c’est totalement aberrant. J’ai aidé de nombreux investisseurs immobiliers à transformer des appartements « invendables » et « difficilement louables » en logements super confort, vendus rapidement avec une super plus-value, ou loués plus cher, à des locataires qui se battaient pour l’avoir.
Je me souviens entre autres du jour où un client m’a demandé de venir aider un copain qui hésitait à acheter un T1 de 60 m² dans un des plus beaux quartiers de Nice. Affiché à seulement 100 000 €, il ne se vendait pas ! La raison ? La moitié de cet appartement était plongée dans le noir. Il y avait une cuisine, un salon, et une immense chambre aveugle : d’où l’impossibilité de le dénommer « T2 » malgré sa grande superficie.
En visitant et mesurant l’appartement, après une rapide étude, j’étais arrivée à la conclusion qu’on pouvait le transformer en T2/T3, pour un budget travaux + ameublement de 40 000 €. Ce qui en faisait un bien exceptionnel, à un prix exceptionnellement bas. Pourtant, effrayé par les travaux, l’ami en question a finalement choisi d’investir dans un STUDIO de 25 m² fraîchement rénové. Je n’en reviens toujours pas qu’il soit passé à côté d’une pareille occasion.
Mais surtout, je regrette de ne pas avoir moi-même saisi cette occasion. Il faut dire que ce n’était pas vraiment le moment, j’étais sur le départ… mais l’année prochaine, c’est décidé, je me lance dans l’investissement locatif !
Et vous, avez-vous des erreurs d’architecte d’intérieur à nous partager ?
Et vous ? Quelles ont été vos pires erreurs, ou vos plus grands regrets, dans votre histoire avec vos habitats… ou ceux des autres ?
Concours de la plus belle boulette dans les commentaires en dessous ! Lâchez-vous, on est entre nous 😉
Et si cet article vous a plu : Por favor, partagez-le !
Bonjour,
avec mon mari nous avons déménagé 11 fois en 8 ans (toujours pour le travail de mon mari). Nous avons toujours eu des propriétaires qui se fichent de l’état de leur location mais qui sont heureux d’avoir leur gain…. Mais le pire ce fut quand on a déménagé de la Savoie à la Charente, nous avons fait appel à une agence (marchand de sommeil) car nous ne pouvions pas nous déplacer, chercher et trouver un 4 pièces. Nous avons accepté une habitation qui sur le papier était plutôt bien (« juste de la peinture à refaire » on nous disait). En réalité, elle était dangereuse!! Electricité qui pend, menuiserie courant d’air, sans isolation et regorge d’humidité…. Sans compter des escaliers dangereux. Avec nos 3 jeunes enfants, nous sommes aller vivre chez mes parents en Dordogne. La maison faisait office de garde meuble, le temps de trouver un autre logement. Au bout de 3 mois, on a trouvé. Mais là ce n’est pas la maison en elle même mais la voisine barge qui nous a plongé dans une dépression avec mon mari… Et comme le marché est très pauvre où nous sommes, que nous n’avons pas vraiment le choix. Maintenant nous sommes dans une location où tout part en cacahuète et qui nous coûte plus que je ne pensait….Il n’y a rien de mieux que l’expérience pour apprendre ;-).
Merci pour ce partage Maïlys!
Waw ! Sacré expérience, Amandine, tu vas être blindée le jour où tu pourras ENFIN te poser « chez toi » ! Merci pour ton partage :-)
Ma pire erreur de location ? Ne pas avoir fait attention à l’isolation sonore. Deux ans à entendre les conversations de mes voisins du dessus en en comprenant les mots… c’était le premier, je suis désormais bien attentive !
La deuxième erreur fut le choix de mes colocataires… pas du tout en mode co-habitants ;-)
Ah oui, l’isolation sonore … j’ai connu ça aussi dans le fameux appartement divisé en 2 illégalement par une cloison « en carton » … le couple d’à côté était, disons … très actif ! :-D
Je me reconnaît bien dans la première erreur en particulier. C’est parce que je n’en pouvais plus de voir tous les matins mon lavabo et ma baignoire bleues alors que je vendais des salles de bains de rêve à mes clients que je me suis décidée à acheter mon premier appartement. Et là encore, j’en ai fait pas mal des erreurs, notamment en faisant confiance à un artisan chaudement recommandé par des copains. Ce qui m’a amené à vivre avec un tas de gravier énorme au milieu du salon lors des 2 mois pendant lesquels il a déserté le chantier ! Bref, on ne m’y reprendra plus ! Merci Maïlys pour ces révélations et pour avoir relever le défi !
A très bientôt,
Violaine
Aaaah… le coup de l’entrepreneur ! Si tu avais suivi l’Atelier HOME tu aurais pu apprendre à sélectionner ton entreprise grâce à la formation « Optimise Mon Chantier » ;-P :-D … à bientôt Violaine !
Envie de vous appeler « chère Maylis » parce que votre histoire m’est familière et que mon expérience est à l’origine de l’intérêt que je porte à votre domaine d’activité : locations pires encore que les vôtres puisque j’avais vingt ans dans les années soixante et qu’il était banal que les WC à la turque soient dans la montée d’escalier et à usage de plusieurs ménages ou que l’évier de la cuisine -heureusement quelquefois enfermé dans un placard- serve aussi à se laver. Je parle d’évier de la cuisine pour les appartements parce que pour les chambres d’étudiants (ou de jeunes en général) c’était plutôt point d’eau froide à l’étage et camping gaz comme seule source d’énergie.
Mes erreurs ? : avoir, avec mon mari, rendus jolis et agréables deux appartements dont nous n’étions que locataires et dont les propriétaires ont pu, grâce à nous, augmenter le loyer dès notre départ. Ce genre de comportement qui vous colle à la peau et vous fait négliger ensuite de prendre en considération, comme logements possibles ceux qui sont normalement confortables et « au prix du marché ». Mais je n’ai pas à m’en repentir puisque j’ai fréquenté les magasins de bricolage à une époque où on n’y rencontrait pas de femmes et que nous sommes plutôt satisfaits des locaux que nous avons acheté ensuite, dont l’état effrayait les autres et que nous avons aménagés à la petite semaine.
Une autre erreur ? La rénovation faite il y a vingt ans dans une très vieille maison familiale avec une isolation à partir de panneaux de polyuréthane ou de plâtre- polystyrène : matériaux dont nous savons maintenant qu’il faudrait les enlever. Avant moi mon père avait aussi fait des erreurs en couvrant de ciment ces vieux murs de pierres qu’il aurait fallu traiter à la chaux. Difficile d’échapper à ce qu’on croit à une époque et qui n’a généralement pas d’autre justification qu’économique
Donc penser que le triply, qu’on utilise maintenant à toutes les sauces, sera probablement en miettes dans trente ans. Et ne pas oublier que le voisinage du canapé et des éléments de cuisine, que la mode déco nous vend, n’a pas d’autre justification que le rationnement en mètres carrés lui-même conséquence… de la spéculation immobilière.
Bon courage Maylis et merci de nous donner l’occasion de parler de ces nids qui nous préoccupent tant
merci à toi Monique, et merci de nous parler de l’importance du choix des matériaux, c’est un investissement sur du long terme !
Aaah, j’adore . Une réponse de long terme pour le long cours.
J’ai remarqué aussi que certaines des erreurs, énormes parfois, apparaissent en différé, à l’usage quotidien.
Bonjour Monique.
Pourquoi l’isolation en plaque de polyuréthane est elle une mauvaise idée, ?
Merci Maylis pour ce partage plein d’humour qui m’a fait beaucoup rire.
Et Oui, en tant qu’investisseuse, je suis toujours surprise de voir dans quel état sont loués certains appartements.
Je me demande souvent si les propriétaires se rendent compte de ce qu’ils proposent sur le marché.
Ma vision de l’investissement locatif rejoint la tienne : proposer de jolis nids douillets dans lesquels les locataires se sentiront bien.
C’est l’assurance de les fidéliser, de générer un « buzz positif » et bien sûr de louer mieux et plus vite.
Bref c’est du gagnant gagnant !
Merci Claire pour ton retour !
C’est super de voir cette génération d’investisseurs immobiliers qui se préoccupent du bien-être de leurs locataires. Comme tu dis, c’est gagnant-gagnant !
ma pire erreur, lors de l’achat de notre premier appartement a été le manque de confiance en nos capacités de réflexion et d’apprentissage. Voyant, après achat, l’ampleur des travaux a effectuer (isolation, plomberie, électricité, distribution des pièces…) nous avons cherché des professionnels pour effectuer ce qui nous était le plus inconnu. En vain, nous avons perdu un temps fou a contacter diverses entreprises, ne serait-ce que pour faire un devis! Certains ont reporté plusieurs fois pour finalement ne jamais venir, ou ne jamais envoyer le devis! Devant le manque de sérieux et de bons sens de nombre des « professionnels » nous en avons déduit que nous préférions prendre du temps et de l’énergie à nous former pour effectuer les travaux nous-même plutôt que de le perdre à chercher quelqu’un de fiable qui voudrait bien le faire à notre place.
Au moins aujourd’hui nous savons précisément comment fonctionne notre logement, du tableau électrique à la qualité de la peinture, en passant par le réseau de plomberie, de ventilation, l’isolation, le carrelage… Je sais exactement quels sont les matériaux et comment ils ont été posés (ainsi que leur points faibles, car il y en a, soyons honnêtes, surtout quand on pose une cloison ou une évacuation pour la première fois, mais pas plus que chez certains amis qui « ont fait faire » et qui sont un an plus tard dans la moisissure ou des portes qui gonflent et ne ferment plus etc). Et surtout je sais désormais reconnaitre rapidement la qualité d’exécution d’un logement et me poser les bonnes questions.
Bref, l’erreur n’était pas d’acheter un logement avec beaucoup plus de travaux que prévu (au contraire on a appris énormément sur cette petite surface de moins de 50m2, et le voir avant l’achat nous aurait sûrement découragé à l’époque), mais d’avoir douté de nous.
Mon expérience m’a montré qu’il est parfois moins long de lire et comprendre la norme électrique que de trouver un électricien consciencieux et au fait des nouveautés.
En espérant que ce témoignage permette à certains de se lancer.
Merci Charline pour ton partage d’expérience ! TOn histoire me fait penser à celle de Jennifer et Anthony qui ont rénové tous seuls leur maison, grâce à Youtube : tu peux lire leur histoire ici, ce qu’ils ont fait est splendide !
Bonsoir Mailys, j en suis a mon troisieme achat, dans du neuf sur plan, car nous ne savons pas renover…les idees ne manquent pas mes lorsqu elles sont chiffrees par les artisans nous partons en courant.
Premier appartement assez reussi pour un premier essaie, dernier etage nous avons fait realiser une cheminee. La chose etait possible puisque la dalle n existait pas .nous fournissons les cotes afin de reserver l espace du conduit. Le lendemain la dalle etait coulee en totalite.
Premiere experience de la cuisine ouverte, (il y a 22ans…) reussie, mais casse tete car nous avons voulu readapter une cuisine neuve achetee lors d une location, a ne pas refaire…
Derniere erreur, la machine a laver le linge dans la salle de bain…
Pour le deuxieme achat une petite maison jumelée, dont j ai suivi les travaux de pret , nous avons vraiment la personnaliser et lui donner un vrai charme, aussi nous n avons pas eu de mal a la vendre tout comme le premier appart.
Pour le troisieme achat retour en appartement, les enfants partis, nous avons privilegie l emplacement pres des commodite , nous faisons tout a pied, le quartier est calme, l environnement exceptionel…. toujours sur plan, la le gros probleme a ete le cuisiniste a qui nous avons confie , aussi placards et salle bain…enseigne Smith….le fils du gerant a conçu les plans, il ne s est jamais deplace, le gerant lui meme est venu prendre les mesures, sans meme avoir ces plans en main, le promoteur, n a jamais reçu les plans que nous lui avons communique de diverses manieres fax email courrier, aussi le jour de la pose les poseurs n ont pas pu effectuer la pose ,resultat retard, double facture de modification….un cauchemar….le resultat n est pas trop mal si lon fait abstract ion des fils derrière les meubles….les poseurs ont ete supers….je regrette les placards qui n ont pas ete conçu pour optimiser l espaces et ont coutes tres chers….
Normalement, apres ces trois experiences ont devrait etre au top pour le prochain logement, qui sait…
A bientot Mailys
Merci Frédérique pour votre partage d’expérience ! On dit souvent qu’il faut avoir eu 5 maisons dans sa vie pour réussir enfin la maison parfaite … j’ai justement conçu l’Atelier HOME pour réussir la maison parfaite … du premier coup ! En se posant dès le départ, les bonnes questions pour éviter les regrets et les « si j’avais su … » ;-)
quelle belle plume Maelys,
merci pour ce bel article qui se lit avec plaisir. Ca détend et on a l’impression de mieux te connaitre :)
Cool Aurelie, ravie de te voir ici !
C’Est vrai qu’en fait cet article est quasiment un CV :-D
Hello Maïlys, merci pour ton partage, à lire aussi ceux des autres, finalement on se retrouve à avoir eu les mêmes parcours! Pour ma part, sur 12 ans environ j’ai déménagé en moyenne tout les ans et demi ( de petits espaces en petits espaces ( le pire était les deux studios où je suis restée 1 semaine dans l’un où l’humidité était trop importante, installation de douche inachevée et inutilisable, et 3 jours dans l’autre, derrière un restaurant et ses bruits de cafetière, télé et odeur de cuisine, et les voisins bruyants nocturnes du dessus). Ce que j’ai appris avec tous ces petits espaces: exploiter le moindre recoin aussi bien horizontalement que verticalement! 28 m2 me semblait grand ( j’y avais même installé mon atelier de reliure avec une cisaille et mon lit au dessus en mezzanine, une presse, un étau et une énorme table de travail avec son petit coin pour manger.
J’ai aussi pu mettre a profits ses expériences quand j’ai acheté ma 1ère maison où j’ai réaménagé l’emplacement et la surface des pièces, c’est devenu cosy et chouette ( mon erreur la dedans c’était l’ampleur insoupçonnées des travaux). Maintenant je suis sur ma 2ème maison où tout est à rafraîchir, j’arrête pas de faire des plans et des projections! ( ouf j’ai été longue…). Merci encore pour le partage!
merci Marie-Jo pour votre témoignage :-)
Et bravo pour ce nouveau projet de maison !
C est certain que louer des appartements négligés par les propriétaires, ce n´est pas normal. Cependant les expériences que les proprios vivent par rapport à leurs locataires n’ai malheureusement pas mieux et les incitent souvent à ne pas vouloir investir dans leur location. En effet on ne parle pas dans l article des locataires irrespectueux qui abiment, détériorent les lieux où ne paient pas leur loyer. Je pense que c est en partie la raison pour laquelle de nombreux proprios ne font pas d effort … La vie d un propriétaire est Ps de tout repos que ce soit dans la location. courte ou longue durée … Je ne prend partie pour personne, ayant été moi même locataire mais je pense que c est quand même une triste vérité….!