Qu’est-ce que l’éco-conception ?
La norme internationale ISO 14006 établie en 2011 et révisée en 2020 définit l’éco-conception comme « une approche méthodique qui prend en considération les aspects environnementaux du processus de conception et développement dans le but de réduire les impacts environnementaux négatifs tout au long du cycle de vie d’un produit. »
En clair, c’est une démarche multi-étapes qui se met en place depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la fin de vie du produit. Et pour cela, 5 étapes du cycle de vie du produit sont identifiées :
- Les matières premières utilisées ;
- La fabrication ;
- La logistique ;
- L’usage ;
- La fin de vie du produit.
Par ailleurs, l’éco-conception comprend également une approche multi-critères sur différents impacts de l’environnement :
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- les consommations de matière et d’énergie ;
- les rejets dans les milieux naturels ;
- les effets sur le climat et la biodiversité (changement climatique, pics d’ozone, toxicité, etc.) ;
- les impacts sur la santé humaine.
Enfin, en éco-conception, on parle aussi d’une approche de compromis. Il s’agit alors de trouver le juste compromis entre la préservation de l’environnement et les contraintes liées à la fabrication du produit. Le but est d’améliorer son impact environnemental au maximum tout en restant économiquement viable.
💡Le saviez-vous ? La Commission européenne a adopté le 30 mars 2022 dans le cadre du pacte vert pour l’Europe la mise en place d’un passeport de produit numérique (Digital product passport ou DPP), sorte de fiche produit qui fournira des informations sur l’ensemble du cycle de vie (matières premières, fabrication, options de réparation, etc.).
Vous l’aurez compris, l’objectif final de l’éco-conception est de concevoir des produits demandant le moins de matières premières, le moins d’eau et le moins d’énergie possible.
Alors, maintenant que nous avons posé les bases théoriques du concept d’éco-conception (oui, ce n’est pas la partie la plus drôle !), passons à la pratique ! Découvrez, dans la suite de cet article, 3 initiatives d’éco-conception en architecture d’intérieur.
1. La maison passive, un exemple d’éco-construction à développer
- Une forme de maison la plus compacte possible pour limiter les déperditions de chaleur ;
- Une orientation sud sans obstruction pour capter les rayons du soleil ;
- Une isolation performante ;
- L’absence de pont thermique en assurant une continuité entre l’isolation des murs et du sol ;
- Un vitrage performant (triple vitrage) pour diminuer la sensation de parois froides ;
- Une parfaite étanchéité à l’air en posant des pare-vapeur sur les cloisons ;
- Un système de récupération de la chaleur de l’air sortant (ventilation double-flux) utilisé pour préchauffer l’air qui rentre ;
- Des protections solaires devant les fenêtres pour couper les rayons du soleil avant qu’ils ne viennent taper contre le vitrage ;
- Des appareils électroménagers économes en énergie.
Par ailleurs, pour obtenir le label « Bâtiment passif », 4 critères comptent :
- Les besoins en chauffage ;
- Les besoins en énergie primaire ;
- L’étanchéité de l’enveloppe ;
- Moins de 10 % d’heures de surchauffe (plus de 25 °C) annuelles.
À noter que ces principes s’appliquent tant pour la construction de maisons neuves que pour la rénovation.
💡 Faire des travaux dans un appartement déjà rénové ? Lisez d’abord cet article de blog.
Et pour finir avec la maison passive, sachez qu’il n’y a pas de critères dans le choix des matériaux. Vous pouvez très bien opter pour une dalle en béton et l’utilisation de laine de verre dans les murs malgré leur fort impact en énergie grise et en carbone. Alors, pour un projet 100 % cohérent en matière d’enjeu environnemental, pensez à viser le passif tout en recherchant le biosourcé (ossature bois, laine de bois, de chanvre, paille, etc.).
Besoin d’en savoir plus ? Rendez-vous sur la chaîne YouTube de Stéphen Mure, architecte spécialiste de la maison passive.
Maintenant que nous avons fait le tour de l’enveloppe de notre maison, passons à son ameublement !
2. Le mobilier éco-responsable, un exemple d’éco-conception en architecture d’intérieur
Et d’après vous, qui va aider le client à définir ses besoins en termes de mobilier éco-responsable et d’agencement de l’espace ? L’architecte d’intérieur certifié HOMER © bien sûr ! En effet, dès l’étape de l’état des lieux, à l’École H.O.M.E, nous invitons nos élèves à poser systématiquement 2 questions essentielles à leurs clients :
- Pour qui ?
- Pour combien de temps ?
Au-delà de faire le tour des besoins actuels des habitants, ces 2 critères permettent aussi d’anticiper les besoins futurs et d’éviter d’investir dans du mobilier qu’il frauda renouveler rapidement.
C’est bon ? Vous êtes incollables sur les besoins de toute la famille ? Super ! Passons alors à l’étape du choix du mobilier !
Et là, plusieurs possibilités s’offrent à vous :
- Le réemploi in situ ou comment réutiliser ce que l’on a déjà. Les avantages sont nombreux : aucuns frais, meuble qui parcourt 0 kilomètre, possibilité de le relooker avec des produits sains et écologiques et méthode qui fait appel à la créativité.
- Le réemploi ex-situ ou en dehors du logement. C’est aussi ce que l’on appelle couramment le marché de l’occasion, de la seconde main : brocante en ligne, produits reconditionnés, fin de stocks, etc.
- Le mobilier sur mesure. Méthode plus onéreuse, mais elle offre quelques avantages : mobilier qui répond parfaitement au besoin des habitants, possibilité de choisir les matières premières et de faire intervenir un artisan local.
- Le mobilier neuf éco-conçu en privilégiant toujours les produits facilement recyclables, réparables, voire même compostables. Et comme nous l’avons vu précédemment, un mobilier éco-conçu ne signifie pas forcément mobilier dont la matière première est éco-responsable.
Mais attention aux fraudes ! Les pratiques de greenwashing sont monnaie courante dans le secteur du mobilier éco-responsable. C’est le cas par exemple du label FSC/PEFC qui, en théorie, garantit aux consommateurs un bois provenant de forêts gérées durablement, mais qui s’avère parfois défaillant.
À la recherche d’une méthodologie d’évaluation plus fiable ? Éco-impact est une structure privée et indépendante qui mesure l’impact réel des produits en attribuant un score entre A et E, similaire au nutri-score dans l’alimentation. C’est une solution plus transparente que les systèmes de notation mis en place par les grandes chaînes de magasins qui s’attribuent elles-mêmes des scores sur leurs propres produits !
Et si vous souhaitez vous former à l’architecture d’intérieur éco-responsable, prenez contact avec l’École du design d’intérieur durable…
NB : les élèves de l’École H.O.M.E. bénéficient d’un partenariat avec l’EDID qui leur permet de s’inscrire à un tarif spécial. Si vous êtes élève ou ancien élève de l’École H.O.M.E., écrivez-nous pour plus d’infos !
Désormais, prenons la direction de notre troisième exemple d’éco-conception en architecture d’intérieur : le réemploi dans le bâtiment…
3. Le réemploi dans le bâtiment, une solution innovante
Alors, à l’heure d’une indispensable prise de conscience face aux défis de la transition écologique, il était grand temps de proposer une alternative à tout ce gaspillage, non ?
C’est pourquoi, chez H.O.M.E, nous souhaitions terminer cet article par une initiative qui mérite d’être connue. Et cette initiative s’appelle Bât Recup que l’on peut résumer en 4 mots : le Vinted du bâtiment !
- Désencombrer son garage ou son dépôt, limiter les gaspillages et les déchets, gagner de l’argent du côté du vendeur.
- Faire des économies, bénéficier de disponibilités immédiates et dénicher des perles rares du côté de l’acquéreur.
Cette plateforme communautaire s’inscrit pleinement dans un processus d’économie circulaire. En effet, selon le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, on parle d’économie circulaire dès lors que l’on produit « des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. » Et pour cela quoi de mieux que d’utiliser ce qui existe déjà ?
La mission de Bât Recup est claire : inciter les professionnels et les particuliers à inclure dans tous leurs chantiers un petit peu de réemploi. Cela peut commencer par des matériaux facilement réutilisables comme les revêtements par exemple (tapisseries, carrelages, etc.). Puis, dans un deuxième temps, le recours au réemploi peut s’étendre pour répondre à un changement de plan de dernière minute.
Imaginez un instant… Votre client décide sur un coup de tête de déplacer une pièce de sa maison et a besoin d’une fenêtre supplémentaire. Or, les autres menuiseries sont déjà commandées et il n’est plus possible en termes de délai de livraison de rajouter un article. Pas d’inquiétude ! C’est là que vous faites appel au réemploi ! En adaptant l’ouverture du mur à une fenêtre disponible en réemploi, vous contribuez à limiter les déchets du BTP et votre client est ravi de votre réactivité.
Et pour aller plus loin dans le domaine de l’écologie, vous pouvez lire notre article qui présente 12 objets écolos aux super-pouvoirs gain de place et économiques.
À l’École HOME, nous sommes conscients de ces évolutions nécessaires dans le métier d’architecte d’intérieur et nous accompagnons nos élèves dans cette démarche de transition écologique. Nous donnons régulièrement la parole à ces acteurs de l’éco-conception et de l’éco-construction que ce soit à travers nos masterclasses ou lors de notre dernier HOMERDAY 2024 (séminaire de l’Habitat pertinent qui s’est tenu à Bordeaux les 20 et 21 janvier 2024) par exemple. Ces interventions, très appréciées de nos élèves, suscitent souvent de nombreuses réactions qui enrichissent le débat et les font avancer tous ensemble vers une architecture d’intérieur responsable et plus respectueuse de l’environnement. Et ça, nous en sommes très fiers !
Alors, si vous aussi, vous souhaitez aller plus loin dans le sujet de la transition écologique, nous vous invitons à vous procurer le replay de notre HOMERDAY 2024. Vous pourrez ainsi accéder à toutes les conférences de nos invités. En bonus, nous vous offrons les captations des HOMERDAY 2019/2020 et 2022.
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10 questions à vous poser pour réussir votre projet
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