En 30 ans, le nombre de cancers a presque doublé en France, et le nombre de rhinites allergiques a quadruplé ! POURQUOI ? Bien sûr, on aimerait coroller l’augmentation de maladies au vieillissement de la population, ou pointer du doigt le tabagisme, (responsable de 20% des cancers), mais que dire des 80% de cancers chez les non-fumeurs, et pourquoi touche-t-il de plus en plus de personnes jeunes ? Et que dire des autres maladies : asthme, allergies… qui touchent à présent 25% de la population mondiale ?
Est-ce à cause de notre alimentation ? De nos produits de beauté ? Du stress permanent dans le monde dans lequel on vit ? De notre environnement ? De l’air que l’on respire ?
Sans doute un mélange de tout ça. Mais il existe un dénominateur commun à tous ces éléments : LA MAISON. La maison, lieu de ressourcement au sein duquel on se nourrit, on prend soin de soi, on se repose, on cohabite… et on travaille.
Home, sweet home.
On l’aime, cette maison, et on y passe de plus en plus de temps.
En moyenne, plus de 16h par jour, soit 66% de nos journées… mais en réalité, nous passons au total plus de 90% de notre temps à l’intérieur !
Alors, à l’heure où on vit plus DEDANS que DEHORS, ne serait-il pas temps de se poser quelques questions sur la qualité de l’air intérieur?
La terre, l’eau, et l’air : 3 éléments au service de notre vie… et de notre santé
Chez H.O.M.E., nous avons toujours été fascinés par l’impact de l’agencement d’espace sur nos capacités à cohabiter en harmonie, à échanger avec les autres, et à se sentir bien, ou mal. Un impact réel sur notre énergie au quotidien, et notre santé mentale.
Mais ces derniers temps, nous avons pris plus que jamais conscience de ces 3 éléments au service de notre santé physique :
La terre. L’eau. Et l’air.
Parce que pour être en vie, nos besoins les plus primaires sont manger, boire, et respirer.
Ou plutôt : respirer, boire, et manger. 3 choses à faire à l’abri dans nos maisons.
Et pourtant… plus le besoin est primaire… plus il semble tabou.
La terre
Le premier élément (la terre) est le plus concret. Quand on veut prendre soin de sa santé au quotidien : adopter une alimentation saine, manger bio, sans pesticides, est une étape assez naturelle et évidente. Avoir une terre saine, pour y faire pousser une nourriture saine.
Manger sain, c’est aussi cuisiner des produits non transformés. Ce n’est pas pour rien si l’on dit que la cuisine est le “cœur de la maison”. Et c’est aussi une des raisons pour lesquelles la conception d’une cuisine ergonomique est un sujet très poussé dans les formations de l’École H.O.M.E. Parce que l’agencement d’une cuisine peut plus ou moins donner envie de cuisiner.
L’eau
Concernant l’eau, c’est déjà un cran moins concret. Nous avons la chance d’avoir dans nos maisons, en ouvrant un robinet, de l’eau dite “potable” c’est-à-dire contrôlée et sans risque immédiat pour la santé.
Pourtant, cette potabilité est contrôlée par rapport à des normes, et, d’après Benoît de Saint Giron, auteur du livre “La qualité de l’eau”, ces normes se dégradent :
- un taux de pesticides autorisé multiplié par 5 ;
- un taux de nitrates multiplié par 20 ;
- plus aucune limite de minéralité.
Cette eau déclarée “potable” est-elle pour autant bonne pour la santé ?
Quand on a une peau sensible ou de l’eczéma, il est toujours impressionnant de voir les résultats que peuvent avoir le simple remplacement de son pommeau de douche par une douchette géothermale, qui va filtrer un surplus de polluants et de minéraux.
Alors si l’épiderme réagit autant à l’eau, qu’en est-il de notre corps, composé à 70% d’eau ?
Il existe de nombreuses solutions pour filtrer l’eau et la dynamiser, depuis l’arrivée principale d’eau froide, ou bien sous le robinet d’évier, ou encore à la sortie du robinet.
L’air
Si la qualité de l’EAU dans nos maisons est un critère moins évident que la qualité de la TERRE, la qualité de l’AIR est encore moins une préoccupation quotidienne. Personne ne contrôle la qualité de l’air intérieur que vous respirez au quotidien.
L’air, ce n’est pas palpable. Et pourtant, l’air, c’est ce que nous mettons dans nos poumons – et qui nous fait vivre depuis la sortie du ventre de notre mère.
Cet AIR indispensable à la vie est aujourd’hui jusqu’à 5 fois plus pollué à l’intérieur de nos maisons, qu’à l’extérieur.
Oui, vous avez bien lu.
Allez donc faire un jogging sur le périf, vous prenez possiblement moins de risques que de rester sur votre canapé dans votre maison qui sent pourtant si bon.
Et tout le monde s’en fout.
Mais comment est-ce possible ?
La qualité de l’air intérieur : un enjeu crucial -et tabou- pour notre santé
Isolez ! Nous dit-on. Changez de meubles, changez de déco, repeignez-tout, enduisez !
Oui, mais comment ? Qu’est-ce qui est bon ou mauvais pour ma santé ?
Vous y avez pensé ?
À l’heure où tous les médias nous poussent à transformer nos maisons en vitrines instagramables, à l’heure où la rénovation énergétique est un enjeu économique et politique… On entend pourtant très peu parler de la qualité de l’air intérieur engendrée -entre autres- par la qualité de nos rénovations.
Quand vous achetez un produit alimentaire (que vous allez ingérer), un produit de beauté ou un vêtement, (que vous allez appliquer sur votre peau), vous avez la composition de ce produit, n’est-ce pas ? Souvent écrite en tous petits caractères, parfois avec des noms en latin… mais, quand vous voulez savoir de quoi est composé le produit que vous avez entre les mains : c’est possible. Sur l’étiquette, ou au dos du produit que vous allez consommer ou appliquer sur votre peau.
Qu’en est-il de votre environnement, autour de vous ?
Quand vous achetez un meuble, un pot de peinture, un isolant ou une plaque de placoplâtre, avez-vous déjà lu leur composition ? NON. C’est tout simplement impossible, puisqu’elle n’est indiquée nulle part.
Et pourtant, ces matériaux, vous ne les ingérez pas, mais c’est tout comme : vous les RESPIREZ. Et vous passez plus de 80% de votre journée DEDANS.
Même les meubles ou parquets vendus comme étant “en bois massif” peuvent avoir un certain pourcentage de leur composition en matériaux composite, bourré de colle.
Les Composés Organiques Volatils : le poison invisible
À l’intérieur de vos maisons, les COV – Composés Organiques Volatils, sont des substances chimiques qui s’évaporent plus ou moins rapidement à température ambiante.
Ils sont émis par les produits de construction, de décoration, de revêtements, par le mobilier, les produits ménagers, par le chauffage, lors de la cuisson des aliments ou bien en faisant brûler une bougie ou de l’encens. Toutes ces choses qui sont censées vous apporter joie et confort au quotidien… vous empoisonnent potentiellement, en dégageant des micro particules dans l’air que vous respirez.
D’où l’importance de :
- choisir ses matériaux avec soin ;
- éviter les parfums divers (bougies, encens, lessive et produits ménagers…) ;
- aérer et ventiler son logement.
Mais ce n’est pas tout !
En 2017, la parution du documentaire “Demain, tous crétins ?” révélait une enquête inquiétante : depuis 30 ans, on constate une baisse des capacités intellectuelles humaines (baisse du QI) et une multiplication du nombre d’enfants atteints d’hyperactivité ou souffrant de troubles de l’apprentissage.
Certes, on peut aujourd’hui aisément pointer du doigts le surplus d’écrans et de réseaux sociaux. Pourtant, les plus éminents chercheurs pointent, au banc des accusés, les perturbateurs endocriniens qui ont envahi notre quotidien et menacent les cerveaux des bébés. Et ces perturbateurs endocriniens se retrouvent, entre autres, dans l’environnement que nous respirons.
Le label A+, un label complètement bidon ?
Depuis 2013, les produits de construction et de décoration vendus en France doivent posséder une étiquette qui indique (à priori) leur niveau d’émissions en polluants volatils. Les produits concernés par cette réglementation sont les produits de construction ou de revêtements de parois : cloisons, revêtements de sols, isolants, peintures, vernis, colles, adhésifs, etc. tout ce qui est destiné à un usage intérieur. Sur l’étiquette, le niveau d’émissions du produit en polluants volatils dans l’air intérieur d’une pièce, est indiqué par une lettre allant de la lettre A+ (très faibles émissions) à C (fortes émissions).
Source : Canva
Et désormais, en grande surface de bricolage, on retrouvera, au rayon peinture… 100% de peintures labellisées A+ !
Ce label est censé garantir une qualité d’air optimale, sans rejet de COV. Pourtant, des enquêtes Que Choisir et 60 millions de consommateurs ont analysé 20 pots de peinture classée A+. Après test, certains pots rejettent 20 fois plus de COV que d’autres !
En réalité, ce classement rassurant est trompeur. La classe A+ est synonyme d’émission de COV sous le seuil, bien trop élevé, de 1000 µg/m³… vingt-huit jours après l’application ! Par ailleurs, il ne prend en compte que les 50 polluants les plus toxiques, alors qu’il en existe plusieurs centaines.
Pire : l’enquête démontre la supercherie utilisée par les peintures soit-disant “monocouche”… dont tout peintre vous confirmera qu’il faut quand même mettre 2 couches (en plus de la sous-couche), pour avoir la couvrance nécessaire. Et bien avec 2 couches de cette peinture “monocouche”… l’émission de COV double ! Les industriels de peinture ont donc tout intérêt à indiquer “monocouche” sur leur pot, pour pouvoir obtenir la fameuse lettre “A”.
Un conseil, donc : fuyez ces peintures qui se prétendent “monocouche”. Et d’ailleurs, fuyez tout simplement les grandes surfaces de bricolage quand il s’agit de peinture.
Comment choisir des matériaux sans émission de COV ?
À ce stade vous allez nous demander : mais alors QUOI CHOISIR comme matériaux et à qui faire confiance ?
Le raisonnement est assez simple.
Privilégiez les matériaux naturels, sans colle, sans solvant, réduisez au maximum les produits transformés à la composition inconnue ou floue : exactement comme en cuisine.
Il en existe tellement, on ne pourra pas vous faire de liste exhaustive ici, mais, rien que sur le chapitre peinture : en choisissant une peinture minérale comme Keim, respectueuse de votre santé, très qualitative, et introuvable en grande surface de bricolage, vous allez certes avoir un prix au litre qui est un peu plus cher qu’une peinture industrielle pétrochimique (oui, la majorité des peintures dites “à l’eau” sont à base d’acrylique, autrement dit de pétrole)… Mais en réalité, à l’application, votre tarif global baissera.
En effet, avec ce type de peinture minérale qualitative, on remplacera 3 passes et 2 produits, par 2 passes et 1 produit :
- La peinture acrylique nécessite 1 sous-couche + 2 couches.
- La peinture minérale, beaucoup plus épaisse, nécessite 1 première couche diluée avec 10% d’eau (qui fera office de sous-couche), puis 1 seule couche. Moins de main d’œuvre, et moins de produit !
Il existe bien évidemment d’autres types de peintures écologiques, (à sélectionner selon le projet), et des solutions alternatives pour à peu près TOUT ce qui est nocif pour notre santé.
Et l’argument “prix” ne peut plus être un argument.
Notre responsabilité, en tant qu’architectes d’intérieur, est de trouver pour nos clients un fournisseur de matériaux écologiques. Car il vont vivre et respirer dans les plans que nous dessinons.
Spoiler alert : l’Ecole H.O.M.E. est en train de préparer un programme de formation dédié au choix des matériaux. Écrivez-nous si ce sujet vous intéresse !
La ventilation : la grande oubliée en rénovation énergétique
Isolez, isolez ! Nous dit-on.
À grand renfort de primes félicitant l’isolation, et de DPE pointant du doigt les passoires énergétiques, nous avons tendance à oublier que les passoires remplissaient aussi une fonction essentielle à un habitat sain : sa ventilation.
Loin de nous l’idée de promouvoir les passoires thermiques ! Non ! Bien évidemment, nous votons pour le confort et pour les économies d’énergie. Mais le problème, c’est qu’une isolation sans ventilation correctement étudiée et installée, crée un effet “boite étanche” qui devient un danger pour la santé de votre maison et pour la vôtre.
À installer des fenêtres en double vitrage sans grille d’aération et des isolations complètes sans système de ventilation, on se retrouve avec un nid à COV, jamais aéré, et parfois même, des apparitions de moisissures extrêmement nocives pour notre santé. Malheureusement, il ne suffit pas d’aérer 10 minutes le matin et 10 minutes le soir (même si c’est indispensable).
Votre maison doit être ventilée en PERMANENCE, avec un système de Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) ou d’extracteur d’air hygroréglable, qui va venir évacuer l’air intérieur vicié et le remplacer par de l’air extérieur…
L’importance d’une bonne ventilation est encore beaucoup trop sous-estimée.
Pourtant, lorsque vous passez 80 à 95% de votre temps à l’intérieur d’un bâtiment rempli de matériaux, de chauffage, et de cuisson d’aliments qui dégagent de la vapeur d’eau ET des COV, si ce bâtiment n’est pas ventilé de façon permanente, vous vous intoxiquez doucement, vous, et vos cohabitants. Vos intérieurs, aussi beaux soient-ils, peuvent aussi être à l’origine de problèmes de santé.
Prendre soin de la santé de sa maison, en faisant en sorte qu’elle respire correctement et qu’elle ne soit pas intoxiquée par des produits néfastes, c’est aussi prendre soin de sa santé.
Chez H.O.M.E., nous apportons un soin particulier aux habitats et aux habitants, en améliorant la qualité de vie, par la circulation dans le plan, l’ergonomie au quotidien, et par les choix des matériaux.
Et vous ? Comment soignez-vous votre environnement et votre troisième peau ?
Faites-nous part de votre vision de l’habitat au service ou non de votre santé, en commentaire !
Si vous avez un projet de rénovation, parlez-nous de votre projet et faites appel à un H.O.M.E.R.® en cliquant ici.
Et si vous voulez vous former ou parfaire vos connaissances en architecture d’intérieur… contactez-nous ici ! :-)
Sources :
Bel article, merci
Super intéressant